Deux grossesses, deux combats

Par Jessica Jean

Je suis enceinte de mon deuxième bébé. J’ai déjà mon (trop) grand M. Louis de 21 mois qui m’émerveille chaque jour de sa vie (même quand il pitche sa bouffe parterre, même quand il a sa 32e otite, même quand il monopolise la télé avec la sacro-sainte Pat’Patrouille) et à la fin de février, j’aurai un deuxième amour, un magnifique petit Jérôme que j’ai donc hâte de serrer dans mes bras et d’inonder de milliards de bisous.

Quand super chum-papa et moi avons décidé de commencer les « pratiques » pour semer un petit bébé bedondaine dans ma bedaine (pratiques qui ont duré en tout et pour tout UN soir haha), je me disais que j’étais prête, que j’avais déjà vécu ça une grossesse et que j’allais comme être « habituée ».

HAHA

LOL

HIHI

J’suis TELLEMENT naïve! Des fois, j’me demande si dans une autre vie, j’vivais pas quelque part dans l’monde de Disney tellement j’ai une belle naïveté. Doux Jésus! J’ai compris une chose à peu près 24 secondes après avoir fait pipi su’l test de grossesse et avoir vu les mots « Enceinte 1-2 semaines » apparaître : une deuxième grossesse, c’est vraiment, mais vraiment très très full pas pentoute comme une première.

Pourquoi?

C’est ben simple : parce que le premier enfant, il existe. Il est là, dans l’salon, en train de partager des Corn Pops avec tous ses toutous. Pis quand il n’est même pas encore 7h du matin, que t’as l’test de grossesse dans les mains, que ton super chum-papa te répond « DÉJÀ?! » quand tu lui annonces que les pratiques ont porté fruit pis que la moitié du plancher de bois franc est parsemée de céréales collantes que tu devras ramasser éventuellement, oh boy que tu comprends que cette grossesse-là s’ra pas comme la première.

À la première grossesse, tout est fantastique et merveilleux. Le couple est reposé, serein (parce qu’il dort la nuit, tsé). Chaque petit changement du corps occasionne des exclamations d’amour et d’émerveillement. C’est une grosse découverte, jour après jour. Les douze premières semaines, la maman est fatiguée, mais elle peut se coucher plus tôt ou se permettre des siestes lorsque son horaire le permet. Elle peut se nourrir exclusivement de yogourt à la framboise si ça lui chante. Les parents discutent de prénom en mangeant une fondue ben relax le samedi soir et ils décorent tranquillement la chambre de leur précieux tant attendu.

Dans mon cas, j’ai passé une partie de ma première grossesse alitée en raison de travail pré-terme, mais même si c’était poche, ça allait bien. Mon chum cuisinait les repas, je me reposais beaucoup, on allait aux rendez-vous ensemble, on passait nos soirées collés sur le divan. Tsé, on vivait « pleinement » la grossesse. Pis là, notre M. Louis est arrivé, 7 semaines trop tôt, mais bel et bien là quand même.

Aujourd’hui, j’en suis à un peu plus de la moitié de ma seconde grossesse. Ça va quand même bien, tout est chill. Mais c’est TELLEMENT différent! Si vous avez plus qu’un enfant, c’est sûr que vous allez vous reconnaître là-dedans. Et si vous êtes la maman d’un seul bambin et que vous prévoyez en faire un deuxième, lisez attentivement ceci. M’a vous l’dire c’est quoi, moi, une deuxième grossesse.

 

Le premier trimestre : dormir?

Comme à ta première grossesse, t’es hyper fatiguée et t’as comme un semi-mal de cœur qui flotte toujours. Pis t’as juste le goût de manger de la poutine. Beaucoup de poutine. L’affaire, c’est que l’enfant existant, lui, il s’en fout solide de la fatigue pis des envies de hot-dogs extra moutarde.

Comme à ma première grossesse, j’ai été hyper fatiguée et j’ai eu quand même mal au cœur. Rien de dramatique, mais toujours un p’tit mal de cœur flou qui m’empêchait de manger autre chose que de la poutine hot chicken.

La seule affaire, c’est que M. Louis, lui, il s’en foutait solide que je sois fatiguée pis que j’aie juste envie de clubs sandwich pis de hot-dog avec d’la moutarde. Alors que je me mourais d’envie de faire une p’tite sieste en revenant de ma longue journée de travail, j’avais Louis qui criait comme un fou en me montrant son camion de pompier en plastique, toutes sirènes hurlantes, et qui s’accrochait à ma jambe avec toute l’énergie du désespoir pendant que j’essayais de faire un macaroni, le cœur au bord des lèvres.

Le soir, quand je me couchais brûlée raide morte à 21h30, prête pour une longue nuit de sommeil réparateur, mon fils n’avait pas nécessairement ce plan-là derrière la tête, lui, « dormir ». Une nuit sur trois, il se réveillait à minuit et chantait/dansait/pleurait/jasait jusqu’à 3hrs du matin. J’me levais le matin, cernée jusqu’en dessous de mes seins déjà gonflés, avec une humeur de bouledogue, faisant semblant devant mon précieux humain que j’étais toute pimpante. Not.

Mon premier trimestre s’est passé exactement comme avant que je sois enceinte, c’est-à-dire en courant d’un bord pis de l’autre et en étant ensevelie sous les brassées de lavage, mais tout ça avec une fatigue pas rapport et l’cœur au bord des lèvres 23h/24.

 

Le deuxième trimestre: la bedaine

Quand j’ai franchi le cap des 13-14 semaines et que j’ai mis le pied dans le deuxième trimestre, mes maux de cœur ont disparu comme par magie et ma fatigue s’est fait moins intense. J’ai crié victoire! J’me disais que le pire était fait et que j’allais vivre le reste de ma grossesse tout doucement…

Quessé ça “tout doucement” avec un enfant d’un an et demi?!

Rapidement (très très très rapidement même), ma bedaine est devenue de plus en plus proéminente et j’ai vite commencé à me sentir un peu comme une baleine, l’odeur de poisson en moins. Avant, jouer avec Louis assis par terre ou ben courir après lui dans la maison, c’était bien banal, de la simple routine. Toutefois, avec ma protubérance bedondainale (ce mot n’existe pas dans le dictionnaire), c’est rapidement devenu une épopée de juste lui mettre ses bottes pis son manteau.

Alors qu’à ma première grossesse, je flattais amoureusement mon ventre en lui chantant de douces berceuses, à cette grossesse-ci, j’dois protéger ledit ventre de tout assaut de M. Louis. Parce qu’essayer donc d’expliquer à un 21 mois que maman a un bébé dans l’ventre, que c’est fragile et qu’il faut faire attention. Bonne chance! Il le sait qu’il y a un bébé là-dedans (il passe sa vie à lever mon chandail pour montrer “e bébé a maman a bedon”), mais la notion de délicatesse est encore un peu abstraite pour lui. Fais que…au yâble les belles berceuses douces. Pas le temps.

 

Le troisième trimestre: l’espoir et l’anticipation

Je ne suis pas encore entrée dans mon troisième trimestre. Ça s’en vient aussi vite qu’une Formule 1, mais il n’est pas encore là. Actuellement, notre maison est un chaos total. Parce que si, à la première grossesse, on faisait tranquillement une belle petite chambre de bébé au rez-de-chaussée, là, ça nous prend une deuxième chambre et ladite deuxième chambre était une pièce de débarras. Fait que présentement, on (super chum-papa) essaie d’agrandir de l’intérieur et de trouver une place à tout.

Il va également falloir que je prévoie mon accouchement. Maintenant, on a un grand garçon à mettre quelque part quand nous partirons à l’hôpital accueillir bébé bedaine. Ça fait qu’il faut un bagage pour bébé, un bagage pour maman, un bagage pour papa et un bagage pour M. Louis, tous prêts un peu à l’avance histoire qu’on ne court pas comme des poules pas d’tête le grand jour venu.

J’écris tout ça pis j’suis comme essoufflée. J’sais c’est quoi être enceinte. J’connais les maux de dos, les envies folles de pêches en canne, le caractère de tracteur, le poil qui sort de partout et le poids qui explose. Cependant, y’a une chose que je ne savais pas: une deuxième grossesse avec un merveilleux un-an-et-d’mi qui découvre les joies du “non”, c’est un tout autre combat!

 

 

Pour suivre les péripéties familiales de Jessica, je vous invite a visiter sa page Facebook Le carnet d’une maman  

 

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