Le diable dans les croquettes ou ma (dé)culpabilisation alimentaire parentale

Par Jessica
Le Carnet d’une maman etc

Il y a quelques années, j’ai donné un p’tit virage santé à ma vie. Je n’étais pas ensevelie par la malbouffe et par les mauvaises habitudes alimentaires, mais mettons qu’il pouvait y avoir de l’amélioration au niveau de mon régime alimentaire. J’ai beaucoup lu, je me suis beaucoup informée, j’ai réduit mes portions, j’ai changé ma façon d’aborder les aliments et j’ai aussi modifié ma façon de cuisiner. J’ai réussi à trouver une sorte d’équilibre dans tout ça, un équilibre dans lequel je mangeais bien, sainement, sans toutefois suivre un « régime » ou me priver de quoi que ce soit. Mon corps finit pu de me remercier depuis ce temps-là!

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis; j’ai terminé l’université, j’ai commencé à travailler à temps plein, j’ai intégré l’exercice à mon hygiène de vie et, le plus important, je suis devenue une maman. Tsé, une vraie de vraie, avec toujours un peu de morve quelque part sur son chandail et un p’tit plat de Cheerios pas loin « au cas où… ».

 

Les repas haut de gamme avec un bébé; quelle bonne blague!

J’ai réalisé au fil du temps qu’avant d’avoir un enfant qui prend autre chose que du lait, la belle cuisine santé, pleine de salade fraîche, de quinoa et de beaux poissons finement apprêtés, y’avait rien là. Tsé, on pouvait ben souper à 19h le soir, ça ne changeait absolument rien à nos vies, sinon qu’il fallait que j’enregistre Unité 9 parce que j’étais en train de faire la vaisselle quand ça commençait. Mais à partir du moment où ton enfant mange et que non seulement il mange, mais qu’il semble devoir ABSOLUMENT manger avant 17h15 au risque de mourir de faim (rien de moins), ça complique sérieusement les beaux p’tits plats fancy plein de couleurs.

L’affaire, c’est qu’aujourd’hui, nos enfants doivent manger des repas 100% faits maison, pas-de-sel-pas-de-sucre-pas-de-gras-pas-trop-de-viande-juste-bien-protéinés-avec-des-légumes-bio-pis-toute. Sauf que quand je reviens du travail à 16h50, avec un p’tit garçon affamé dans les bras, les filets de porc braisés à l’érable avec leur tombée de légumes glacés au vinaigre balsamique et émulsion de purée de chou-fleur aux trois fromages de chèvre, j’ai semi le temps. Juste semi, tsé. Pis j’ai ben beau m’organiser et me faire un meal prep  tous les dimanches matins pour alléger ma préparation des repas quotidiens, c’est utopique de penser que pendant la sieste matinale dominicale de M. Louis, je vais réussir à me préparer cinq magnifiques repas complets tout prêts.

 

La culpabilité alimentaire parentale… ou pas!

C’est là qu’arrive ce que je surnomme pas affectueusement pentoute la « culpabilité alimentaire parentale ». Tsé, cette petite culpabilité-là qui s’insinue en vous en vous disant que y’a d’autres mamans qui, elles, réussissent des repas de 3 étoiles Michelin, full sains full beau, même si elles ont quatre enfants et une job à temps plein. Tsé, cette petite culpabilité-là qui te dit que ton enfant souffrira peut-être, dans un futur plus ou moins rapproché, d’une carence quelconque. Tsé, cette petite culpabilité-là qui te fait sentir un peu pouiche.

Ben moi, je vous annonce que cette « culpabilité alimentaire parentale » n’existe pas dans ma vie de maman. Non. Parce que je fais de mon mieux. Juste parce que je fais De.Mon.Mieux. Je prépare un ou deux repas le dimanche matin ainsi que des ingrédients déjà coupés pour me faciliter la tâche pour les autres repas et j’ai toujours des fruits prêts à être mangés. Je stocke mon réfrigérateur de Minigo pis de fromage cheddar et j’achète des tortillas de blé entier, histoire de faire patienter mon affamé pendant que je prépare le souper. Pis, la PIRE affaire de TOUTES : dans mon congélateur du sous-sol, j’ai toujours de croquettes de poulet et une pizza congelée pour me dépanner. Oui, vous avez bien lu. Des VRAIES croquettes de poulet, invention du diable, qui risquent de rendre mon enfant accro à la malbouffe et une pizza congelée pleine de gras et de sel. Même que la semaine passée, pour accompagner une terrible pizza congelée, j’suis allée chercher des frites (et un onion rings, je l’avoue) au dépanneur du coin, sans aucune gêne, la tête bien haute.

 

L’équilibre, mon truc de pro!

J’ai comme compris quelques choses. J’ai compris que dans mon alimentation comme dans celle de super chum-papa et de M. Louis, tout est une question d’équilibre et qu’une fois n’est pas coutume. Étant la responsable officielle de la popote, des fois (principalement le vendredi soir mettons), ça m’tente juste pas de sortir les chaudrons et de cuisiner et dans c’temps-là, j’me dépanne avec ce qu’il y a. Si parfois je me trouve assez de vaillance pour faire des grilled-cheese (THE repas pour dépanner) y’a d’autres fois où, je l’avoue, j’suis juste trop paresseuse pour faire autre chose que d’ouvrir le four et de mettre la minuterie à 22 minutes (c’est le temps idéal pour des pépites de poulet cuites à la perfection).

Fait que chez nous, vous trouverez du yogourt grec nature, du sirop d’érable, du riz brun, de la dinde hachée, une poche de brocoli, un régime de bananes, des fruits des champs, de la laitue, des amandes, des légumes surgelés, du gruau d’avoine, des dattes, du chia, du quinoa, des œufs et une foule de trucs excellents pour la santé. Vous trouverez également un menu hebdomadaire assez sain, presque végétarien, qui met en vedette des protéines de toutes sortes et une tonne de légumes. Sauf que vous allez aussi trouver des pizzas pochettes, des filets de poulet panés pis de la pizz’ congelée. Et c’est ben correct ainsi.

Malgré ça, promis juré, mon fils de 17 mois se développe très bien, ne manque de rien et considère encore les fèves edamames et les avocats comme les deux meilleurs aliments de tous les temps. Pis moi, je reste saine d’esprit.

Je vous laisse là-dessus; la minuterie du four vient de sonner!

Jessica

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